Le journal Les Echos a publié la semaine dernière un papier intéressant sur les évolutions de l’industrie française au cours des dix dernières années, et notamment sur les secteurs industriels porteurs, et ceux qui subissaient un ralentissement.
Parmi les évolutions notables, il est intéressant de constater que le secteur du recyclage et du traitement des déchets s’est fortement développé. Cela n’est pas surprenant en soi puisque les questions environnementales sont au cœur des préoccupations des français, mais il est frappant de constater qu’entre 2009 et 2019, la France a vu l’apparition de « 114 nouveaux sites de collecte, tri, traitement ou élimination des déchets ».
Dans la même veine, on notera que l’industrie de l’énergie fait elle aussi sa mue et se porte bien puisque ce secteur a vu s’ouvrir 90 nouvelles unités industrielles, principalement dédiées à la production d’énergie renouvelable.
Le secteurs ayant le plus souffert ces dix dernières années sont ceux du plastique et du caoutchouc, du textile, de l’imprimerie, de la production de meubles et de la métallurgie comptabilisant au total 453 fermetures de sites. Tous secteurs confondus, ce sont 575 usines qui ont fermées en dix ans. On pourra cependant se rassurer en se disant que les fermetures ont principalement eu lieues au début de la décennies (même si un léger repli s’est opéré en 2019) tandis que la fin de la décennie affiche un solde positif de création de sites industriels.
Historiquement, les secteurs de l’aéronautique et du luxe sont des secteurs porteurs pour l’industrie française. Cela s’est confirmé ces dernières années puisque tous deux ont généré plus de créations que de fermetures de sites. À l’inverse, l’automobile et le l’alimentaire doivent faire face à de nouveaux défis : la gestion des émissions de gaz à effet de serre et le développement de la voiture électrique pour l’un, le retour à une alimentation plus saine et de meilleure qualité valorisant mieux le travail des agriculteurs de l’autre avec notamment le développement des circuits courts.
L’impact sur l’emploi est quant à lui plutôt positif puisque le secteur industriel, après avoir beaucoup réduit ses effectifs suite à la crise de 2008, a recommencé à recruter au début de la décennie, et n’a jamais cessé d’être créateur d’emplois depuis, plus de 51 000 emplois ayant même été créés en 2019 malgré une légère rétractation du nombre de sites.
La France a donc encore bien des atouts à faire valoir pour valoriser son patrimoine industriel.