L’ordonnancement pour quoi faire ?
L’ordonnancement est probablement la pratique la plus répandue sur les lignes de production et de réparation. En effet, celle-ci étant indissociable de la notion de priorité, elle est souvent utilisée pour définir quel doit être le prochain élément à traiter.
Bien souvent déléguée à des logiciels spécialisés, cette étape a pour but de garantir que le prochain élément engagé sur la ligne sera celui dont l’échéance client sera la plus courte.
L’avantage de cette méthode, est qu’elle permet d’annoncer une date prévisionnelle de sortie de ligne au client, et de prioriser les encours.
Là où l’ordonnancement trouve sa limite, c’est lorsque surviennent des aléas sur la ligne. Les délais s’en trouvent chamboulés, les clients peuvent légitimement nourrir une frustration quant au fait que les délais ne soient pas tenus, et surtout, le risque est de tomber dans le cycle infernal des délais où l’encours augmente progressivement, les délais augmentent à leur tour, et où finalement tout prend du retard et devient prioritaire. Or si tout est urgent, plus rien ne l’est vraiment…

La méthode Conwip, garante des temps de traversée
C’est à ce moment là que le Conwip trouve tout son sens. En effet, le Conwip garantit un nombre d’encours limité, et donc une traversée fluide de la ligne par les ordres de fabrication ou de réparation. Le Conwip est ainsi en capacité de faire en sorte que les temps de traversée annoncés soient respectés. Lorsque l’on engage un nouvel élément sur la ligne, on sait quand celui-ci en sortira.

La force du Conwip est par ailleurs d’être réactif quant aux aléas de production éventuels. Si un poste se retrouve anormalement chargé par exemple, le management visuel qui accompagne la méthode permet d’identifier immédiatement la ressource goulot et de prendre les dispositions afin de désengorger ce poste. Cela peut se faire avec un compagnon polyvalent, normalement présent sur un autre poste qui viendrait en renfort par exemple.
Cette gestion des aléas couplée à la limitation de l’encours est quelque chose d’absolument capital pour garantir des temps de traversée stables.
Si un logiciel d’ordonnancement est souvent utilisé pour réaliser cette étape, il est tout à fait possible, dans le cadre du Conwip, de s’adjoindre le soutien d’un logiciel tel que SmartWip, qui permet notamment, en plus de la dimension de management visuel, d’obtenir un grand nombre d’indicateurs sur la performance de la ligne, d’anticiper la formation des goulots dans l’atelier, et de s’assurer que les délais clients seront respectés.
L’ordonnancement, à la source du Conwip
La collaboration entre ordonnancement et Conwip coule donc de source. Si l’ordonnancement permet de gérer la notion de priorité en regard des dates de livraison attendues par les clients, et que le Conwip permet de garantir des temps de traversée constants, l’ordonnancement doit servir à alimenter la boucle Conwip en définissant quel sera le prochain ordre à être engagé.
On appliquera l’ordonnancement ou le ré-ordonnancement à volonté dans la salle d’attente afin de coller au plus proche des attentes clients et des temps de traversée constatés et garantis par le Conwip. Par contre, une fois engagés sur la ligne, les ordres seront traités selon la logique FIFO (First In First Out) à chaque poste afin de ne pas perturber l’écoulement du flux.

Conwip offre cependant suffisamment de souplesse pour être capable d’accepter à l’occasion qu’un ordre soit engagé en urgence et puisse court-circuiter cette logique. Il est cependant recommandé de ne pas dépasser un seuil de 10% d’urgences dans tout l’encours.
On voit ainsi qu’ordonnancement et Conwip sont très complémentaires, dès lors que les périmètres de chacun son bien circonscrits.